CHINE Champs : 30 jours – 1 180 Km – Octobre 2019

    Les Champs de Chine : Des fourmis travailleuses

Derrière les vitres de notre car, nous pouvons observer la continuité du désert de Gobi côté Chinois, plat comme la main. Ouf ! Nous avons choisi la bonne option. De gros changements malgré tout. Moins d’animaux et en meilleur état que chez le voisin Mongol. Toujours les fameux « yaourts » blanc dans la nature. Par contre, beaucoup plus de propreté en général et encore mieux : des plantations de millions d’arbres et buissons sur les reliefs qui s’enracinent doucement dans ce milieu hostile.

En avançant vers l’intérieur du pays les montagnes font leur apparition. Enfin de grosses collines désertiques. Dans les bas fonds, les cultures apparaissent. C’est en ce moment la période des récoltes de pomme de terre, arrachées avec de petites machines, ramassées et mises en sac sur le champ à la main. La main d’œuvre n’a pas l’air de manquer.

De magnifiques tournesols, des céréales en train d’être moissonnés, du maïs, le tout cultivé dans de tout petits champs avec du petit matériel agricole.

Nous remontons sur nos vélos en direction de Pékin en suivant une grande vallée entourée de montagnes désertiques parsemées de terrasses abandonnées.

 

 

Tout d’abord, les légumes sous d’innombrables serres classiques où poussent des tomates, des aubergines des salades etc.   les serres neuves

 

Tomates : les spécialistes diraient : c’est l’anarchie la dessous !! Oui mais elles sont très parfumées

 Des serres d’un autre type font leur apparition. En fait, des demi-serres : du côté nord de la terre et, côté sud l’autre demi serre. Il faut dire que nous sommes encore à 1000m d’altitude ce qui peut sans doute expliquer ce fonctionnement.

les demi serres

 Également des arbres fruitiers pruniers, abricotiers.

 

Mais surtout des vallées entières de maïs, partagé avec du sorgho, du millet, un peu de soja.

Maïs en fond de vallée et terrasse dans les contreforts.

 Une plaine d’alluvions au sol très riche entièrement irrigué sur des milliers d’ha. La grande particularité : cette plaine est faite de milliers de terrasses dont la majorité ne dépasse pas 1ha ce qui ne se voit pas à première vue. Mais pourquoi ?Tout simplement pour permettre l’arrosage par ruissellement et regardez : le résultat est un peu surprenant.

A faire envie à plus d’un Dauphinois

 Bon, mais que fait-on de ces récoltes ‘? Une partie du maïs est ensilé. Mais comment dans de si petites parcelles? Eh bien avec une petite ensileuse et des petits camions. Dans les grandes parcelles, avec des semi-remorques. Le reste sera ramassé à la main. Si si, à la main, allez hop hop toute la famille dans le champ ; 2 ou 3 triporteurs, et c’est parti.

les petits camions maniables pour les petites parcelles

Allez on charge, la roue avant ne décolle pas encore!!!

 Le sorgho et le millet alors là ! Prenez une chaise et un remontant mais ne vous étouffez pas. A la main bien sûr, un peu tous les jours. Et le battage alors ?

Une première méthode et personne ne peut y échapper sur un pont. Plus traditionnel mais sur la route quand même. Non mais alors! une si jolie surface en béton plane, neuve en plus!,

 Dans la campagne polonaise il y avait les « poum poum poum » des tracteurs et en Chine il y les » tac tac tac tac » des moteurs des triporteurs, qui remplacent doucement la traction animale.

Ah je crois que j ai trop chargé . Quelques poivrons au sol en témoignage

Bon là , il ne faut pas être pressé!! une vache bien sûr pour avoir aussi le lait bigre!!

 

Ah, j’oubliais les camions ou fourgons de porc que nous avons croisés sur notre route et les odeurs ou purin dans les fossés qui témoignent d’élevages un peu partout .

Après avoir pris une 2×3 voies où il n’y avait personne sur plus de 30 km, nous nous enfonçons sur des pistes en béton de 3 m de large un peu plus dans la campagne tout en perdant de l’altitude. Toujours de magnifiques maïs, mais cette fois la récolte du grain bat sont plein. Et là, c’était extraordinaire : Les agriculteurs de partout dans les petits champs en train soit de couper les plantes entières pour faire mûrir plus vite le grain, soit ils récoltent les épis, les mettent dans des sacs, les portent sur le dos et les entassent sur le triporteur qui attend bien évidement sur la route, ce qui perturbe un peu les autres usagers qui en profitent pour abuser de leurs klaxons. Tout ceci est d’une grande efficacité malgré tout. Ah, on dirait qu’il est midi un vrai défilé de triporteurs rentrant au village pour le casse-croûte et en début d’après midi ça recommence dans l’autre sens. Toujours Monsieur et Madame, cheveux au vent, sourire au lèvres, sur leurs engins regagnent les champs en musique avec le « tac tac tac » qui laisse échapper un nuage de fumée noir de ses entrailles. Également quelques parcelles de riz sur une zone restreinte.

le riz qui est la base de l’alimentation

de la vigne sous serre

Un peu plus loin sur la route, enfin sur la piste, une surprise nous attend : des demi-serre encore ! Je m’arrête intrigué. il me semble que c’est de la vigne dessous. Et bien oui, de la vigne du raisin de table.

 

 

colline de vigne raisins de table protégé de la grêle

 

Comme nous nous rapprochons des massifs, le maïs laisse progressivement sa place à la vigne. Et quelle place : des pentes entières de vigne, rien d’extraordinaire me direz- vous ? Eh bien si !

Toujours sur des terrasses avec des petits canaux pour l’arrosage. Des collines de raisins de table avec une taille bien particulière, une treille qui forme comme une petite serre sous laquelle les raisins pendent. Beaucoup de raisins blancs, des gros grains allongés très sucrés, excellents. La vente a lieu au bord de la route, mais surtout collectés par d’innombrables petits centres dans les villages.

 

Taille en forme de serre.

 

Pas de mécanisation possible dans ces vignobles. Tout est fait une fois de plus à la main. Pas une mauvaise herbe, tout est propre. Chaque plant de vigne sa petite retenue en terre pour l’eau. Malgré tout, j’ai l’impression que la chimie est un peu présente, les petits flacons dans les talus en témoignent.

Dans cette région, tout est axé sur la vigne. Des ornements en ville en grappe de raisins etc.

Nous reprenons le car pour rentrer dans Pékin. Le paysage devient plus montagneux et plus boisé des petits arbustes recouvrent les massifs. Les cultures ont disparu pour laisser la place au béton et au bitume de la ville sur plus de 80 km. Beurk… !

 

Puis, après Pekin, Derrière les vitres du train qui nous descend de 1800 km vers le sud, nous regardons la récolte de millions d’ha de maïs. Une vraie institution on dirait dans cette région.

Les parcelles sont un peu plus grandes. Les petits corn-pickers font leur apparition. Et toujours les triporteurs et les petites mains de partout pour ramasser au sol ce que la machine fait tomber. Mais le plus surprenant: le séchage des épis que l’on voit de partout sur les toits des maisons, sous les ponts des routes et maintenant dans les rues ,sur les routes, des avenues de plusieurs km fermées pour permettre le séchage des épis tout est jaune d’or. Même pas peur ces chinois…. rien ne les arrête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au réveil le décor à bien changé le maïs a disparu pour laisser place au riz toujours dans des petites parcelles en terrasses. La récolte semble presque finie. Nous descendons toujours vers le sud, les plantations d’arbres fruitiers font leur apparition ainsi que de petites terrasses de légumes très divers.

Bien sûr vous aurez compris que l’eau est de plus en plus présente dans cet environnement verdoyant. Des agriculteurs avec leur houe à la main pour façonner le sol et bichonner leur plantes que l’on retrouve en grande quantité dans des petits magasins et sur les marchés. En descendant du train la chaleur nous attend il fait 35 degrés, De l’eau, du soleil, la passion du travail, du savoir faire, le résultat est là : de superbe légumes, fruits très parfumés.

le voici le fameux outil qui permet de retourner les montagnes

 

Nous avons pris la direction d’un site mondialement connu pour ces montagnes recouvertes de terrasses sur lesquelles pousse du riz . Mais aussi des hôtels en surnombre. Bon passons nous sommes en « Chine ». Un travail de titan ces terrasses regardez plutôt.

vue de dessus.                                 petit canal qui distribue l’eau aux terrasses

 Un travail manuel une fois de plus. Les montagnes devaient être recouvertes de riz par le passé. On peut observer des zones abandonnées. Il semble que le tourisme permette aux agriculteurs de vivre aujourd’hui dans ces zones très reculées.

Mais là, c’est un peu trop : des millions de touristes dont nous faisons partie….

Ouf, nous repartons avec nos compagnons, direction du Vietnam cette fois, par des petites routes dans une campagne où les mandariniers sont de partout. Dans les bas fonds ils se partagent l’espace avec le riz et les cultures de légumes très diverses qui sont consommées en quantité par les gens du pays. Mais aussi sur les collines et champs de rocailles très pentus.

Des mandariniers en production actuellement, mais aussi beaucoup de jeunes plantations. La vente a lieu dans tous les villages en bord de route, un vrai régal.

À gauche à droite en haut de mandariniers dans un joli cadre, non ?

 Toujours et encore beaucoup de monde dans les champs. Attention, de petits abris discrets dans la plantation pour un gardien de mandarines. Nous continuons notre descente. Les rizières fond de nouveau leur apparition. Mais aussi la canne à sucre, les bananiers, même des plantations de pamplemousses géants. Il fait de plus en plus chaud 27 degrés à l’ombre à 8 h du mat.

nos petits  dej entrain de grossir

Les énormes pamplemousses de la pause de 11 heures.

bon, pour la canne à sucre on va attendre sa transformation en boisson sucrée.

 Nous avons très chaud à chaque arrêt, aussi nous pédalons de plus belle et atteignons presque les 100 km dans la journée au milieu de cette campagne verdoyante et attachante. Nos amis Chinois sont un peu moins pressés que nous mais toujours au boulot.

Les buffles semblent connaître parfaitement leur boulot.

 La récolte du riz démarre dans cette région, comme le maïs précédemment les grains de riz sèchent un peu partout devant les maisons, sur les terrains de baskets, bref chaque petite dalles en béton accueille la précieuse récolte.

je me dore au soleil brûlant.

 

Des petites moissonneuses batteuses à chenilles pour la récolte du riz.

 Les récoltes changent peu, la canne à sucre prend de plus en plus de place, mais une nouvelle » culture « fait son apparition chassant progressivement tout sur son passage. Des milliers d’ha de bois déroulé entreposé debout sur des supports pour un séchage naturel. Des centaines de petites unités artisanales transforment en déroulant du bois tendre de petit diamètre qui arrive des alentours.

ne rigolez pas, cet engin est une force de la nature. Et de plus, il fait boum boum boum…

 Encore une fois ce travail est manuel et occupe beaucoup de monde. Les femmes sont très présentes dans tous les travaux manuels, de la bétonnière au balayage des rues ou routes avec de grands balais de branches. Inutile de vous expliquer dans quel état elles sont, en prenant de l’âge : cassée en deux, tout simplement.

 

Regardez qui décharge ce camion de sable à la pelle  pendant que monsieur reste au volant.

 

voilà le travail !!! Des plaques de 4 millimètres d’épaisseur sèchent au soleil à perte de vue.

 Je suppose que ces plaques serviront pour fabriquer le fameux contre-plaqué que nous connaissons tous. Cette région est une véritable usine à ciel ouvert où tout le monde vit au rythme de cette industrie. On transporte du bois par gros camions, petits triporteurs, etc. Mais aussi beaucoup de déchets de bois que l’on retrouve de partout le long des routes.

Tous ces déchets de bois sont tombés des camions, miracle nous sommes encore en vie…

On pourrait penser déforestation. Eh bien non, pas du tout. Il s’agit de bois à pousse rapide planté massivement dans tous les endroits libres. Il faut reconnaître que la Chine est un peuple de planteurs, de jardiniers. Partout on plante. Pas un mètre carré sans quelque chose. Encore ce matin des salades, des choux à quelques cm du goudron.

Certes de grands travaux d’une utilité un peu douteuse abîme dame nature dans beaucoup d’endroits, mais chaque fois on sent le soucis d’embellir, de cicatriser par une plantation systématique et massive d’arbres, de haies, de fleurs, qui sont très bien entretenus.

En nous rapprochant de la frontière vietnamienne, les surfaces de canne à sucre augmentent. De gigantesques unités transforment cette plante en sucre.

canne à sucre

 Nous avons longé sur plusieurs km une entreprise agricole spécialisée dans la culture de la banane comme l’indiquent les panneaux au cas où nous ne les aurions pas reconnues. Des centaines d’ha irrigués avec du goutte à goutte. De magnifiques régimes pendaient des bananiers.

de magnifiques régimes de bananes bien à l’abri

Qu’allons-nous découvrir demain dans cet environnement où la chaleur et l’humidité sont très élevés ?

La vallée se resserre de plus en plus au milieu des montagnes couverte d’une épaisse végétation. Nous grimpons. L’eau est présente partout. Les rizières de chaque côté de la petite route alternent avec des toutes petites retenues d’eau dans lesquelles on peut voir des poissons.

je pousse et recouvre tout ce qui m’entoure.

Du riz les pieds dans l’eau.

 Nous sommes maintenant dans la dernière ville à quelques km de la frontière.

Notre première visite en Chine s’achève. Nous reviendrons dans la partie ouest de ce pays dans quelques mois avant de rejoindre le Kazakhstan.

On t’aime beaucoup mais tu nous as vraiment donné le tournis !!! Et tu nous interpelles sur l’avenir de notre planète…