Les pieds dans l’eau
Enfin un peu de calme. Nous voici en « montagne »
Au milieu de la nature
De la verdure en veux-tu en voilà, à perte de vue. Bien sûr parfois ça grimpe un peu trop fort mais ce que nous découvrons est tellement beau.
Toujours des rizières en terrasses dans de petites vallées
Des petits ruisseaux descendent des versants pour faire grandir tout ce que l’homme plante pour se nourrir. Du riz bien sûr, un peu de maïs pour les épis cuits sur la braise, et toujours beaucoup de fruits et légumes.
Des petits coins de paradis
Toujours et encore des femmes dans les champs qui nous saluent. Après la visite du musée ethnographique d’Hanoi, il est plus facile de comprendre qu’il est de coutume que les femmes travaillent dans les champs, pendant que les hommes chassent et effectuent les travaux les plus lourds.
Ces dames plantent des pommes de terre.
Allez la censure Chinoise étant finie, notre Google indique que 50% des travailleurs du Vietnam vivent de l’agriculture.
Nous pouvons aussi noter un changement important: l’élevage est de nouveau très présent. Les volailles sont présentes partout dans la campagne et même en pleine ville, où il n’est pas rare d’entendre un coq chanter. Des poules avec leurs poussins le long des routes. On entend le chant des coqs à notre passage dans les maisons aux alentours, même en plein cœur d’Hanoi la capitale. Les petits ruisseaux permettent aux nombreux canards de barboter tranquillement. L’élevage des porcs semble bien présent puisque nous les croisons sur la route !!!
Encore ce matin une vache dans une carriole traînée par une petite moto. Hier c’était une buflonne. Des attelages pour le moins surprenants. Dans les montées, pas de problème une deuxième moto suit, son conducteur pousse avec son pied le premier véhicule…
On transporte de tout avec ces petites motos. Ici deux cochons vivants.
Transport en tout genre celui-ci ne bouge plus.
La sieste est finie.
Après notre passage en montagne, nous retrouvons la plaine et ses plantations d’orangers. Elles sont de couleurs vertes mais très mûres, un vrai régal de manger des fruits fraichement cueillis. En nous rapprochant d’Hanoi, les rizières réapparaissent entourées de beaucoup d’eau. Dans la banlieue, un peu comme en Chine avec le maïs, le riz occupe le pavé.
Débrouillez vous, moi j’ai besoin de place pour sécher …
Ben il occupe même le pont !! Je passe où, moi ?
moisson du riz
les grains de riz bruts après la récolte
Récolte du riz à la faucille par nos moissonneuses préférées hi hi.
En nous rapprochant de la mer, les élevages de canards sont de plus en plus nombreux sur des étangs.
Et vive la liberté
Sur l’île de Cat Ba, un petit paradis sur terre ; Enfin la terre. Plutôt une multitude de petites iles faites uniquement de rochers ;
Une ferme aquacole flottante. Bon, pour le footing du dimanche matin il vaut mieux prendre des palmes!!!
Pourtant l’agriculture est bien présente. Nous allons parler aquaculture et village flottant. Un petit trésor en fait. Les pêcheurs possèdent des petites plateformes sur lesquelles ils habitent toute l’année. A côté, ils élèvent différents types de poissons dans des bassins en filet. Leur alimentation semble être des petits poissons (20%) péchés au large par des chalutiers. Le mécanisme semble fonctionner à plein régime puisque depuis 5 ans le village sur l’eau est passé de 400 à 1000 habitants.
J’attends tranquillement les consommateurs en bronzant
Revenons sur le continent pour découvrir dans le delta du fleuve rouge de nombreux élevages de coquillages les plus divers ainsi que du poisson. Si mes infos sont bonnes, le Vietnam est classé 4ème producteur mondial. Pas étonnant avec un pays qui dispose de plus de 3260 km de côtes.
Après un « violent » effort de 15 km au plat nous voici de nouveau entouré par l’eau de mer et ses nombreux parcs à poissons où crustacés. Sur cette presqu’île, un authentique village de pêcheurs qui nous plonge au plus profond de la vie journalière des habitants. Un vrai régal d’être si proche de personnes aussi adorables, des moments de partage inoubliables.
Dommages, toutes ces poubelles. Un problème d’éducation, de prise de conscience, de moyens, difficile de savoir.
Allez ma belle, vite filons au marché vendre notre pêche.
J’attends pour partir dans la nuit.
Aujourd’hui, changement de décor : plus de pêcheur, des rizières pleines d’eau sur 80 km où s’ébattent des millions de canards que nous retrouverons cuits à la broche dans les rues, sur les marchés journaliers de tous les villages.
pas besoin de chauffage, de l’eau un peu d’ombre et le casse croûte
Pas besoin de faucher le talus, les vaches le font parfaitement. Il faut juste accepter de ralentir ou de s’arrêter.
Allez laisser moi tranquille je déjeune. Pour nos buffles il faut beaucoup d’eau pour un bon pâturage.
Comme d’habitude, chaque jour nous amène son lot de changements.
Aujourd’hui j’ai envie de crier Stop. Et de pousser un coup de « gueule » : Nous remontons maintenant le long de la mer en empruntant des petits chemins qui traversent les villages de pêcheurs. Et malheureusement nous découvrons une côte de plus avec de belles plages complètement souillées par les hommes que nous sommes. La mer rejette sur les plages du polystyrène en grande quantité qui sous l’effet du vent envahi les bois, les dunes. Bref, un vrai massacre.
Un tout petit aperçu de la pollution.
Nous ne sommes pas trop surpris puisque depuis notre arrivée, nous constatons que dans la campagne, le ramassage d’ordures n’existe pratiquement pas. Hier, devant nous, une femme versait ses ordures dans un fleuve.
Autres problèmes qui devraient tous nous faire réfléchir. Oui bien sûr les crustacés régalent nos papilles mais d’où proviennent elles? Et bien tout simplement d’élevages industriels situés sur les dunes déboisées que nous avons traversées. Aujourd’hui, au bord de la mer, l’eau de mer est pompée pour alimenter de grands bassins en bâche. Elle est brassée pour l’oxygénation. L’alimentation artificielle, en sacs d’aliments et les gros tonneaux bleus déversant je ne sais trop quels produits (naturel? ) dans l’eau. Le tout sur des dizaines de km et ce n’est pas tout: où retrouve t’on les emballages ? Eh bien de partout.
Bien sur, quelques km plus loin, on retrouve de grands Hôtels avec Golf, tout brille nickel. Le contraste nous interpelle vraiment, « pas vu pas pris » .
Quelle horreur quel malheur. Inconscience, insouciance ou incompétence…
Les sacs de ma colère que l’on retrouve sur cette zone.
Les bassins de production par centaines sur les dunes déboisées.
Toujours la même question comment aider ou faire comprendre que notre planète n’est pas une poubelle. La meilleure solution sans doute est de ne pas acheter ces crustacés que l’on retrouve sur nos étalages à des prix parfois très bas. Il y a tant de produits locaux ou plus « propre » sur nos marchés pour se nourrir de façon plus saine pour l’environnement.
Comme j’aime bien savoir si ce que je ressens n’est pas trop erroné. j’ai trouvé un journal qui annonce les ambitions nationales : Rester le premier producteur mondial de crevettes, améliorer la qualité des rejets en mer, favoriser une production plus propre, et arriver à une surface de bassin de production de 750 000 ha d’ici 2025. Ce sera sûrement facile de produire plus, puisque l’élevage des crevettes semble être la poule aux œufs d’or pour les producteurs et surtout pour l’équilibre budgétaire du pays. Bizarre on ne parle pas de recyclage des déchets!!!
Maintenant, direction la montagne pour rejoindre le Laos et la voilà cette immensité verte que l’on appelle la forêt subtropicale qui recouvre absolument tout. C’est tout simplement magnifique, ici plus d’habitation donc une nature absolument propre sans déchet. Ouf ça fait du bien et en plus ça grimpe un vrai bonheur.
Un couvert végétal impressionnant.
En fond de vallée, l’élevage occupe une grande partie de l’espace. Des vaches et des buffles avec leurs veaux, bien sûr en totale liberté pour une majorité d’entre eux. Nous découvrons également une autre culture : le Manioc. Une plante qui peu atteindre 5 m de haut. On utilise ses racines qui sont plutôt des gros rhizomes.
Manioc
C’est un féculent comme la pomme de terre, la châtaigne etc. 80 % de la production est exportée vers la Chine.
Nous sommes ce soir à quelques km de la frontière avec le Laos. Découvrir un autre pays est toujours un moment de bonheur, d’inquiétude pour passer la frontière, mais aussi de regrets : quitter un si beau pays avec un peuple aussi gentil à notre égard et un moment que l’on voudrait repousser. Nous reviendrons normalement au Vietnam pour passer la Noël dans le delta du Mékong.
Un peu de terre au milieu de toute cette eau
Juste avant de passer la frontière nous sommes surpris par un bruit de pilon. Une petite halte nous permet de comprendre que dans cette région, on toaste et flocone le riz de façon très très artisanale. C’est partie pour une petite explication :
Une personne 3 |4 opérations. Attention les doigts, restez concentré Madame..
Faire germer très légèrement des grains de riz non décortiqués, les faire griller légèrement, les aplatir avec un pilon en les remuant entre chaque coup de pilons, simple non ? On obtient des flocons de riz qui se vendent en petits sachets au bord de la route juste devant l’installation.
La mécanique permet de brasser en douceur le riz qui toaste sur un feu de bois. Le pilon entraîné par un petit moteur thermique, aplatit les grains toastés.
La frontière passée, nous voici de nouveau « inondé » par les rizières. Les parcelles beaucoup plus grandes travaillées avec des tracteurs nous offrent de magnifiques couleurs. Le vert prairie et le marron de la terre se reflètent parfois dans l’eau trouble de la rizière voisine.
Éclatante couleur, tu nourris notre cœur et nous apporte le bonheur…
La plénitude parfaite repose nos esprits
Et pour continuer notre découverte, nous embarquons à bord d’une pirogue sur les méandres du delta du Mékong au milieu de plantes aquatiques. Parfois nous avons l’impression de traverser une prairie en bateau.
Si si nous sommes sur l’eau. Bon, de temps en temps, on fait une halte pour nettoyer l’hélice de la pirogue. Encore ces satanés plastiques !!!
Euh la il faut pas exagérer on ne passera pas cher monsieur.
Nous traversons des zones très sauvages et des zones où l’activité bat son plein. On transporte de tout dans ce delta sur des barges ou des pirogues plus ou moins grandes.
ici des petites balles rondes de paille de riz. Du riz aussi,
Du bois,
Des briques. On utilise beaucoup ces matériaux en Asie. Un bon chargement de je ne sais pas quoi !!!
Cette pelle mécanique sur une barge se déplace grâce à son bras. Le déplacement est un peu mouvementé voyez vous !!!
Egalement des pleines pirogues d’ananas. L’eau est partout ici dans les champs. Je dirai presque de la terre sur l’eau. Des petits canaux entourent les cultures. C’est le royaume de l’ananas.
Des champs d’ananaaaaas…
Ananas par ici, Ananas par là. En veux-tu en voilà. Des tas, en bordure du canal principal ; des tas, en bord de routes. Des tas de motos chargées, camions etc..
Une fausse Viet surveille une plantation. Mais qu’à-t-elle bien pu voir ? Des Ananas bien sûr….
beaucoup d’eau, un peu de terre de la chaleur, une graine, attention je vais grandir très vite…je m’appelle plante maintenant.
Nous reprenons notre route vers le sud, je dirai plutôt notre petit chemin. Ne cherchez pas les voitures il n’y en a pas et pour cause on se croise parfois tout juste avec les petites motos. Les cultures de fruits dominent très largement dans ce secteur. Mangiers, cocotiers, ramboutans, bananiers et beaucoup d’autres que l’on ne connaît pas. Mais alors comment transporte-t-on tous ces produits et les matériaux pour construire les habitations. Bien sûr les motos, mais aussi les pirogues, petites barges. Les maisons ou zones de vie sont presque toutes le long des canaux d’eau. Le Vietnam possède un réseau fluvial et d’irrigation très bien organisé et très performant.
Petit pont enjambant un canal
canal de navigation et d’irrigation
Des paysages magnifiques dans un Vietnam authentique si j’ose dire magique parfois où on se sens bien à l’aise et bien accueillis. Comme nous sommes en avance sur notre programme, nous décidons de faire une boucle qui nous emmène vers la mer et surtout encore plus dans la campagne.
Nous longeons donc la mer à notre gauche et les cultures à droite. En fait ici un savant équilibre existe entre l’eau douce et l’eau de mer. Tous les canaux d’eau douce débouchent dans la mer. Ils possèdent des grosses portes pour empêcher l’eau de mer de remonter avec la marée, mais aussi de trop de vider de l’eau douce. Bon, vous avez compris, mes savantes explications. Si c’est pas le cas venez visiter le Vietnam c’est trop chouette.
vue depuis un des barrages ou vanne côté eau douce..
Coté mer du barrage
Le parcours de cette journée a été extraordinaire. Il a fallu garder son calme mais aussi réussir à rester sur le vélo. Les pédales touchaient parfois le sol dans les petits sentiers. Ils nous restait encore 30 km à faire on se demandait bien comment on allait y arriver.
Heureusement, C’est bien toute la magie de la découverte qui rend le voyage si agréable. Imaginez un peu la tête dès gens que l’on croise dans ces endroits insolites : Mais d’où sortent ils ceux-là avec toujours le même Hello d’accueil à notre égard.
Faut pas exagérer descendons poussons avant de plonger la tête première….
Agréable de faire du vélo dans les bananiers., j’ai bien fait un sortie de piste où deux heureusement les régimes ne sont pas tombés
Des maisons bien particulières !
Allez je vous le donne en mille : vous ne savez pas ce que c’est ? sauf si vous avez déjà lu l’autre article. Il s’agit d’une maison pour les oiseaux si si. Depuis notre approche de la côte nous étions interpellés régulièrement par des chants d’hirondelles qui sortaient de hauts parleurs sur des grandes maisons ou bâtiments.
Si on regarde bien la déco est chinoise !!!!
On emploie les grands moyens pour nos volatiles…
Les fenêtres, les portes sont factices, juste là pour répondre aux nomes de construction, je suppose. Mais alors pourquoi ces abris ou palaces ? tout simplement pour attirer les Martinets à venir faire leurs nids à l’intérieur lors de la migration qui se déroule en ce moment.
Les oiseaux construisent alors un nid avec leur salive. Dès que les petits peuvent voler, les nids sont délicatement décollés, puis nettoyés à la pince à épiler avec minutie : on enlève les petites plumes et les grains de sable. Et pour cause, ils sont très recherchés par les Chinois qui les mangent. Ils auraient de multiples bienfaits pour l’organisme. Toujours est-il qu’un véritable business se développe, que ces maisons poussent un peu partout. Même en ville, des immeubles entiers sont rachetés pour être transformés ou déguisés en nichoir. Le business est très lucratif, les nids bruts sont achetés 1200€ le kg et revendus après nettoyage au prix du caviar.
Nous avons fini notre séjour au Vietnam sur une île « paradisiaque » paraît-il, où pousse une autre « culture » : celle des hôtels grand luxe. Plus de 500 hôtels sur ce bout de paradis. Une fois de plus on massacre dame nature pour notre plaisir. Le voyage en vélo permet vraiment de découvrir en profondeur, d’être proche des populations qui nous accueillent les bras grands ouverts. À très bientôt pour une année entière de partage avec ceux qui le souhaitent.
Amis lecteurs : que 2020 vous apporte le meilleur pour une vie pleine de bonheur et de paix intérieure.