Changement de pays, changement de culture enfin surtout de structure d’exploitation. Pour le moment, le contraste est frappant. Fini les grosses exploitations Tchèques. En Pologne, les structures sont petites, en tout cas sur la partie que nous visitons (sud et est) Les cultures très diverses.
On distingue les limites des parcelles
Les parcelles de petite taille. Voire, des micro parcelles sur lesquelles poussent des pommes de terre, du maïs, de l’avoine, du blé, du lupin, du triticale.
Lupin
Une agriculture vivrière où la vente directe en bord de route, de parcelle semble être monnaie courante. Nous verrons si la suite de notre trajet confirme ces remarques.
Travail des champs avec les chevaux
On peut même observer des travaux avec des chevaux et du matériel qui fait partie des musées chez nous.
Un tracteur polonais en pleine fenaison
Les tracteurs sont également anciens et de faible puissance. Une marque domine : la marque polonaise « Ursus » qui a connu des hauts et des bas au cours de son histoire et qui, après modernisation de ses usines de Lublin (pas très loin du lieu où j’écris ces mots) relance ses productions.
En voici un …poum’poum poum
Le fameux tracteur Ursus que l’on peut voir et entendre de partout en Pologne.
Culture de cassis
Après avoir traversé des zones où la culture légumière domine, nous avons fait pratiquement nos 90 km au milieu d’arbres fruitiers et surtout le plus étonnant de culture de petits fruits rouges : cassis, framboise, groseille et toujours sur de petites surfaces, mais sur des centaines et des centaines d’ha. Les grillotiers sont également très présents.
Bien sûr une question arrive devant autant d’espèces difficilement mécanisables. Comment se fait la récolte? Et bien à la main ! Avec des travailleurs occasionnels souvent Ukrainiens car il est difficile de trouver du personnel en agriculture ici aussi. Cela pose un réel problème. Ces renseignements sont issus d’échanges avec une personne qui nous à si gentiment hébergés deux nuits.
Les cultures deviennent de plus en plus extensives sur des sols très sableux où le triticale et le seigle dominent, le tout souvent entouré de forêts. Le seigle que l’on trouve ici dans le pain de tous les jours.
Des villages très reculés desservis par des pistes de sables interminables surtout en vélo où nous avons découvert une agriculture qui souffre beaucoup et avec très peu de moyens.
Des prairies de fauche très pauvres avec des moyens de récolte très légers. Une des particularités du territoire polonais est le nombre impressionnant de zones non cultivées très souvent marécageuses avec des petits lacs .Vous comprenez pourquoi le moustique est roi et que nous le détestons.
Bâtiment de vaches
Nous partons maintenant plein nord pour rejoindre la Lituanie. Une fois de plus, nous découvrons aujourd’hui de nouveaux paysages. Les fruits ont presque disparus et surprise : quelques grosses fermes avec des céréales et des porcs que nous ne verrons pas mais l’odeur les ont trahis. On peut également voir de vieux bâtiments agricoles de l’occupation russe dans cette zone.
La pauvreté se confirme dans la campagne en longeant la frontière Biélorusse
Nous quittons la zone frontalière et rejoignons la région des lacs (et oui nous voulons profiter de cette zone pour faire des plouf dans ces lacs tout en voyageant) et là surprise : nous découvrons une agriculture qui ressemble plus à celle de chez nous avec une culture de mais et de triticale qui domine, l’élevage de type industriel avec des centaines de vaches laitières dans d’immense bâtiments, ainsi que de nombreux poulaillers présents dans beaucoup de ferme.
Je parle souvent de triticale et certains doivent se poser des questions sur cette culture. Il s’agit d’une céréale crée par l’homme. C’est un hybride entre le blé et le seigle qui s’est développé dans les années 1960. Cultivé comme céréale fourragère, plus productive que le seigle, moins que le blé malgré tout, mais très rustique. Elle se cultive dans les zones d’élevages sur des sols peu fertiles. Elle fournit également une quantité de paille intéressante pour l’élevage.
Il est assez facile de voir et de comprendre la pauvreté dans lequel se trouve l’agriculture de ce pays. Ceci explique leurs besoins en matériel d’occasion que nous fournissons depuis la France. Au vue de cette agriculture que je découvre il me parait pourtant y avoir du potentiel. Ce pays devrait avoir une carte à jouer avec l’agriculture biologique tourné vers l’exportation bien sûr et devrait aussi développer la vente directe, ce qui est en train de se faire apparemment.