BIRMANIE Champs – 24 jours – 893 Km – Fev Mars 2020

    Les champs de Birmanie

De l’authentique rien que de l’authentique

Notre premier contact avec ce pays s’est fait en car et déjà nous retrouvons, devinez quoi?  des palmiers et des hévéas sur pratiquement 400 km. Les massifs en sont recouverts. Bravo ici aussi pour la biodiversité. Après, il faisait nuit. Plus de paysage, on comprenait juste que les routes Birmanes n’étaient pas fameuses. Parfois on touchait presque le plafond tellement on décollait des sièges.

Des collines d’hévéas le long de l’axe principal de l’extrême sud de la Birmanie.

 

Et si on s’intéressait un peu aux pêcheurs de cette ville authentique. Enfin, je veux dire un peu vieillotte. Regardez plutôt les photos.

Des bateaux très vieux. Presque hors d’usage.

 En nous enfonçant un peu dans le domaine des pêcheurs, nous allons découvrir les préparatifs pour la pêche de la nuit.

 

Broyage des blocs de glace transportés par camion à ciel ouvert. De l’eau dégouline de partout des camions. Il fait quand même 40 degrés au soleil !!


 La glace broyée remplit les cales des bateaux

 

Allez en route

De temps en temps, nous retrouvons des rizières dans les bas fonds.

Nos rizières en périodes sèches avec une maison traditionnelle.

 Un troupeau de buffles pâturent dans les rizières après la récolte .

 Je vous parlais de l’état des routes au début de notre séjour dans ce pays. Nous découvrons effectivement pourquoi elles sont si bosselées. Quelques photos vous permettrons de comprendre que nous sommes dans de l’authentique.

Tout le monde bosse : enfants, femmes hommes avec les moyens du bord. Mais avec le sourire ici en pause bien méritée

Ici les pierres sont lancées une à une pour former la couche de base.

là, elles sont rangées une à une.

 Du fait main, made in Birmanie, sur des km et des km. Incroyable non ! ?

 Derrière, des femmes égalisent en jetant des graviers avec des caisses en plastique. Un peu plus loin, d’autres écartent du sable dessus avec des balais en paille.

C’est vraiment avec les moyens du bord. Pour faire un semblant d’égalisation, ils utilisent un cordeau, un niveau, une règle en bois, des petits piquets en bois.

Et rappelez vous, nous sommes sur un axe principal ici… Pas sur un petit chemin de campagne.

Un rouleau d’un autre temps compacte tout ça.

 Bon alors maintenant il faut goudronner. Et là c’est un peu folklo !

Ca tombe plutôt bien des bidons de goudron attendent sagement au loin.

 APRÈS avoir découpé notre bidon de goudron, un petit feu de bois autour pour le faire fondre.

 

Et voilà le goudronnage peut commencer. Un seau percé pour répandre le goudron brûlant pendant que d’autres mettent les graviers…

 

Doucement mais sûrement le chantier avance. Regardez bien cette photo. L’homme en botte, sarong, écouteurs dans les oreilles arrose les pierres avec le goudron chaud. Un mélange incroyable de modernisme et d’ancienneté

 Dans cette montée un peu infernale il fait plus de 42 degrés à mon compteur. Le goudron coule sur la route et pour cause le goudronnage bat son plein ! Des femmes écartent du gravier avec des bassines métalliques elles sont méconnaissables avec la poussière, mais me font de grands sourires quand même. Le col n’est plus très loin 2 /3km.

Bon allez moi je vais écarter ce tas. Utile ou inutile le tee-shirt ?

 

Ici un camion arrose le chantier avec un tuyau percé a l’arrière pour atténuer un peu la poussière…

 

Oh surprise une goudronneuse. des plus modernes


ici l’entrepôt de tonneaux vides

Et là recyclage de nos barils

Vous comprenez qu’avec de tels moyens, il est impossible de faire de belles routes. Elles ont le mérite d’exister c’est déjà pas si mal, non ? Une personne que nous avons rencontrée dit qu’il n’y a pas assez de machines dans le pays pour entretenir les routes !! Ca ne rapporte surement pas autant que les mines de diamants, à la junte qui est aux manettes du pays. je n’en dirai pas plus ici ! Vous trouverez sur le net plus de détails…

C’est quand même un peu malsain de faire travailler des humains dans de telles conditions à notre époque. Ils ont pourtant le sourire, nous souhaitent la bienvenue et nous encouragent, c’ est un peu le monde à l’envers. Nous sommes en vacances et eux bossent comme des esclaves.

Et sur le bord des routes, aux endroits dangereux, on trouve aussi ça :

J’ai baptisé ces pieux en béton armé : les barrières de sécurité de la mort. C’est sur, elles ne casseront pas même si une petite moto tape à vive allure dedans…mais bonjour les dégâts…

Je peux vous dire que ces routes sont très fatigantes pour nous cyclistes avec notre fardeau. Nous sommes obligés de parcourir de longues distances (entre 80 et plus de 100 km par jour) pour trouver des hébergements sur ces routes chaotiques qui ébranlent un peu nos carcasses vieillissantes. D’autant plus que nous remontons maintenant vers le nord avec notre ennemi, le vent de face que tous les cyclistes redoutent. Je roule alors souvent dans la roue de Cathy plus petite pour me protéger en début de parcours et sur la fin de journée c’est moi qui fais l’ouvreur.

Nous gardons quand même le sourire, nous savons que des routes beaucoup plus dures nous attendent dans les pays en » stan », à voir si c’est pire que La Mongolie ou pas.

Une chose est sûre, avec la complicité des gens qui nous entourent, la route et les trajets restent très agréables. Des encouragements de toute sorte, des sourires à la pelle hi hi. Encore ce matin, un petit camion s’est porté à ma hauteur ; le chauffeur m’a tendu une canette de café, tout en roulant puis une deuxième. Ce sont des gestes qui marquent. C’est la deuxième fois que je vis ce genre de ravitaillement. J’avais déjà été ravitaillé par Marcel C en roulant en montant le col Pyrénéens du port de Pailheres, un colà 2000m. C’est drôle je me rappelle, il m’avait tendu un sac d’abricots secs et de l’eau versé sur la tête. Un col magnifique ou je m’étais régalé.

Bon, ici pas de pâturage, mais tous les jours des hévéas, des hévéas, et du bois d’hévéas le long des routes.

Des paysages bien refermés

 On cherche un peu notre route au milieu de ces hévéas… Pardons monsieur le Trièves c’ est par où ?.

Des engins d’une autre époque

Ou de fabrication un peu originale dirons-nous

La sève des hévéas, une fois récoltée est mise dans des récipients pour former un cube qui sera aplati, grâce à un laminoir et mis a séché au soleil avant d’être vendu.

Nos contenants.

 

Les laminoirs que l’on rencontre un peu partout

 

Et voila les futurs pneus qui sèchent !!!

 …

ENFIN les voilà.
Depuis que nous sommes en Asie nous mangeons régulièrement des chickens industriels sans jamais voir un élevage industriel. Ce matin là, à plusieurs reprises j’apercevais des bâtiments tout en long avec un plancher surélevé. Mais que ce cache-t- il là-dessous ? et soudain juste au bord de la route un poulailler. Je m’arrête pour regarder et prendre une photo. Cathy me voyant arrêté, se demande alors mais qu’est ce qu’il a vu encore celui là ! Et là, un homme me fait signe de venir voir de plus près. Nous échangeons par gestes. Pas simple d’expliquer que nous sommes aussi éleveurs. Nous sortons alors notre petit album photos et lui montrons aussi nos volailles. Du coup il nous fait visiter son élevage.

De l’industriel pur et dur. Mais avec des bâtiments en bambous


Des chickens de souche industrielle a croissance rapide sur grillage dans un bâtiment économique . Une simple grille d’un mètre de haut sert de mur. Une alimentation aux granulés.

 Rien n’est automatique. Pendant que nous regardions un homme est venu remplir un abreuvoir d’eau. Ici, la main d’œuvre ne manque pas comme de partout en Asie.

Un peu vieillot ce poulailler sur pilotis et sur l’eau.

Depuis ce matin nous roulons enfin dans des paysages plus ouverts et magnifiques. Nous sommes de nouveau souvent entourés par les rizières. Pour certaines, incultes pour le moment, tandis que d’autres irriguées en sont à leur deuxième récolte de l’année.

La récolte des pastèques par exemple bat sont plein, on en trouve de partout le long des routes.

Des tonnes de pastèques attendent les clients en bord de route. Elles sont énormes.

 Une nouvelle culture dans notre escarcelle : L’arachide. Intéressant, nous qui en mangeons souvent sans trop connaitre son mode de production. Également après une culture de riz L’arachide, un oléagineux de la famille des légumineuses. Bon allez petite révision pour ceux qui auraient oublié le fonctionnement des légumineuses. Après, certains ne pourront plus dire que les paysans sont que des pollueurs.

Le principe est simple,enfin presque ! la plante, avec ses feuilles, capture l’azote de l’air pour se nourrir et en stocke également sur ses racines sous forme de petites boules blanche que l’on appelle des nodosités. Il faut donc éviter les apports d’azote sous peine de détruire la plante et de pollution par lessivage. Bon je vous l’avoue j’ai pris un peu les raccourcis. Ce serait trop long et ennuyeux de rentrer de nouveau dans les détails ici. Regardons un peu :

L’arrachage se fait à la main, les femmes en majorité, tirent sur les plantes une à une.

 

Les cacahuètes sont bien là. Regardez de près, on aperçoit les fameuses nodosités sur les racines

 

Eh hop, les voici dans une corbeille en bambou

Coucou je suis là .

Un petit séchage au soleil des tropiques et je suis prête pour l’apéro ou les « pad thaï » .

 

Et là, je crois comprendre que le feu n’est pas loin. Quel dommage de brûler ces fanes d’arachide riche en protéines naturelles.

Après une petite période sans les vélos grâce à la venue d’une de mes filles et sa petite famille, nous voici de nouveau sur nos vélos en direction de la frontière Thaïlandaise.

Notre route passe une fois de plus dans les rizières. On a l’impression de faire du vélo sur un toit de tôles ondulées…

 

Nous quittons ce pays avec un sentiment difficile à décrire. Un peu comme s’il ‘nous manquait quelque chose pour le comprendre. Il est surement incompréhensible pour nous, de voir ce mélange de modernité, richesse avec tous ces édifices religieux recouverts d’or à côté de pauvreté en permanence sous nos yeux. Il est plus « facile » de découvrir des villages sales que des grandes villes comme Yangon, avec certaines rues dans un état de décomposition et de puanteur qui nous fait fuir. C’est ça aussi le voyage se rendre compte que des gens vivent dans des conditions très difficiles à travers le monde et qu’ils gardent le sourire et l’hospitalité pour autrui. Nous devrions prendre des leçons auprès de ces populations.

Quel avenir pour ces petites filles d’un village de pêcheurs ?