Les champs d’Estonie
Ahhh, les bois d’Estonie!
Pour le moment, nous longeons la côte, la forêt de pins est toujours présente et seulement quelques belles cultures d’orge de printemps par si par là.
Il faut dire que l’Estonie est un des pays les plus marécageux d’Europe. La forêt couvre aussi une grande partie du territoire 45%. Une particularité : 20% de la surface agricole est restée inculte depuis le départ des Soviétiques en 1991. Il n’est pas rare de voir de grande parcelles incultes côtoyer des parcelles de céréales.
La densité de la population est très faible. Le milieu naturel est très riche.
Les Ours qui étaient en voix de disparition pendant la guerre sont aujourd’hui entre 400 et 800 répartis le long de la frontière Russe, et dans le centre, ils se rapprochent des côtes à l’ouest du pays. Lynx, loups, chevreuils, élans se partagent également ce milieu naturel. Nous avons d’ailleurs croisé un Lynx que la circulation automobile n’a pas épargné. Comme chez nous, le loup pose un sérieux problème avec des attaques répétées sur les troupeaux d’ovins. Plus de 1000 bêtes attaquées cette année.
Les phoques sont également présents.
La forêt représente une part importante de l’économie. Sur la route, 10% des camions que nous croisons transportent du bois en grumes, soit vers des aires de stockage, soit vers d’immenses scieries qui le transforment. Les rotations de camions ne s’arrêtent pas y compris le dimanche. Des trains de bois de plus de 50 wagons sont monnaie courante. Même les morceaux de petit diamètre sont utilisés pour faire du bois de collage ou des lames.
Nous avons pu observer ici aussi de magnifiques cultures de feverole
dans des terrains très fertiles. Pour répondre à Françoise, cette culture aime les sols profonds et déteste le stress hydrique et les pics de chaleurs. Personnellement j’ai essayé dans le Trièves. Ça a fonctionné une année favorable, mais les pics de chaleur de l’été bloquent la floraison qui se fait étage par étage diminuant ansi le rendement.
Nous avons quitté le continent Estonien pour nous rendre sur la petite l’île de Muhu où la forêt est toujours très présente avec de temps en temps des prairies de fauche souvent entourées de murets en pierre.
Je pense que vous aurez compris que le cailloux n’est pas loin dessous. Toujours très peu d’animaux visibles.
Nous sommes passés ensuite sur l’ile de Saaremaa, plus grande, la forêt toujours présente. Quelques cultures de céréales sur des sols plutôt légers et là, surprise, beaucoup de prairies de fauche entourées de forêts avec des foins qui viennent juste d’être fait ou en cours. Mais alors pouquoi faire les foins aussi tard dans la saisons ?
Certes, il y a un décalage. Nous montons vers le nord. Il me semble avoir trouvé la réponse et oui Jako réfléchit un peu sur son vélo. C’est simple : Les sols sont tellement marécageux qu’il doit falloir attendre la chaleur pour assainir et permettre le passage des machines.
Et toujours pas d’animaux visibles. Mais ou se cachent-ils?
En alpage peut-être?
.
Oh surprise ! quelque mille coups de pédales plus loin, et bien les voilà nos mangeuses de foin. Cette fois, prises en flagrant délit, entrain de se prélasser au bord de mer ou même dans l’eau de la Baltique pour un bronzage rafraîchissant.
Elles sont bien là, avec leurs veaux sur de grandes étandues, clôturées sur trois côtés, que la mer a libéré pour l’été.
Après un passage à la capitale nous repartons en longeant les côtes en direction du nord-est. Très peu de céréales, des prairies de fauche mais surtout des grandes zones incultes avec beaucoup de génévriers. Il faut dire que les cailloux semblent proches. En effet, de partout de grosses pierres apparaissent rendant ces terrains incultivables. Plus nous montons et plus les pierres sont présentes en forêt. Les sous bois sont étonnants, même les pins ont de la difficulté dans ce décors hostile.
Nous sommes maintenant tout proche de la Russie en bord de mer, mais sur un plateau en très haute altitude 50 mètres !!! Les champs sont de grande taille ainsi que les exploitations qui sont sûrement d’anciens kolkoses transformés en coopératives ,modernisées et mises au normes Européennes. Les cultures ont en général un faible rendement, une majorité des blés ne doivent pas dépasser les 40 qx, les orges peut être 30 qx. Regardez bien ces photos et réfléchissez. A chacun sa façon de les interpréter.

Transport pour incorporation par dechaumage de lisier de vache par une entreprise nationale agrobaltic
Ah une entreprise nationale!
Bigre mais bien sûr l’Estonie, 46000 km2 et plus petite que la région Rhône-Alpes-Auvergne 70000 km2. Ceci explique cela.
Après plusieurs jours dans ce pays je ne peux pas m’empêcher de faire une comparaison étonnante avec la montagne de chez nous :
Myrtille, alisier, muguet, une végétation que l’on retrouve autour de 1000, 1300 mètres chez nous en montagne et au même stade végétatif. Pourtant, nous sommes au niveau de la mer, le climat plus froid explique sans doute ce phénomène. Nous sentons en permanence du frais venant du nord même avec un soleil généreux.
Estonie à vélo : 15 jours ; 734 km
Le bonheur des cyclistes, ce plat pays👍. Le point maximum est à 317m d’altitude. Tout petit, la taille d’une région Française, il est peu peuplé, donc peu de circulation, même sur les grands axes. Les jours sont longs en été (19h. Cela dit, il est largement pourvu en pistes cyclables, nous avons notamment emprunté la piste n°1, bien marquée, qui longe toute la côte. Les jours sont longs en été (19h)… Et les habitants très sympa. Que demander de plus !
A la frontière, nous avons assisté à une drôle de rencontre : un homme venant d’estonie rencontre un homme de lettonie, lui remet 2 bouteilles de bière, s’en suit un échange d’argent et chacun repart de son côté… Rien compris. Peut être, il n’y a rien à comprendre!!
Nous avons commencé par une jolie petite route le long de la mer, bordée de pins, abritants des myrtilles, du muguet.
Ce matin là, nous avons pris café et gâteaux au bord de l’eau… Oui bon d’accord, il faisait pas super chaud, mais c’était super beau
Le ventre plein, nous poursuivons la route jusqu’à Parnu, jolie petite station balnéaire… Avec un bel orage au passage.
Nous arrivons un peu refroidis au camping… pas super, faut bien le dire. Pour se remonter le moral, on s’offre un p’tit resto histoire de goûter les spécialités locales et le poisson fumé
Heureusement il y avait les frites à côté.. J’exagère, c’était bon mais le poisson cru ou fumé mariné c’est spécial.
À propos de poisson, en voilà qui sèche
La ville de Parnu est très chouette. Nous restons donc la journée pour profiter du soleil, de la plage et d’un super massage pour moi.. 2 mois que j’en avais envie.
Un p’tit tour au magasin de vélo du coin, diagnostic de chaîne :😥 mortes toutes les deux. Normal après 4000 km, le service de maintenance des vélos s’en doutait bien ! allez no problem, ils nous les changent Illico.
Comme nous sommes un peu en avance et que nos passeports ne sont toujours pas prêts d’arriver à Tallinn, nous partons vers l’ouest à la découverte des îles.
Un bon vent de face nous freine un peu, mais nous sommes sous le soleil.. et les fleurs agrémentent nos guidons, merci fleuriste !
1er bateau pour rejoindre l’ île de Muhu.
Il y en a 2 par heure. Cool ! Puis nous nous arrêtons dans un superbe petit camping
En bordure du petit port avec des voiliers et bateaux de pêche…
Un vrai p’tit paradis de calme et de beauté. Il doit bien y avoir 3 tentes et 2 bungalow occupés dans le camping …y’a aussi un sauna, mais un peu cher.. Une autre fois.
Nous rejoignons l’île de Saaremaa, à l’ouest par une digue
Cette partie de l’île est très sauvage (côté est) . Nous trouvons quand même une plage pour déjeuner et se baigner … et nous prenons un autre ferry pour l’île de Hiiumaa.
Les maisons d’ici sont aussi souvent en bois, colorées, et certaines ont des toits en chaume
Tres jolis également, certains abris bus, qui servent aussi de boîtes aux lettres.
Petit port tranquile.
Petite astuce pour les routards, il y a toujours une douche sur les ports pour les marins, ça nous sera utile plusieurs fois après nos bivouacs.
Cette île compte une quantité incroyable de moulins à vent. Il y a fort longtemps, chaque ferme avait son moulin..
On disait alors qu’il n’y avait pas assez de vent pour tous les moulins. Mignon, non ?
Beaucoup ont été détruits
Il semblerait qu’il y ait des élans dans ce pays, mais on en a pas croisés . Allez pas besoin d ‘élan on va assez vite!
Les vaches aussi ont droit à un petit bain (voir rubrique les champs d’estonie)
Nous prenons ensuite un autre ferry (il doit y en avoir 5 ou 6 par jour) pour rejoindre le continent.
Là, nous rencontrons un groupe de 9 cyclistes Belges avec qui nous passons un bon moment et qui nous donnent de bons tuyaux sur la route vélo n°1 qui longe la côte et surtout le site web « RMK » qui indique les campings et « campements avec feu » s’est à dire des lieux pour camper, équipés de barbecues, tables, et toilettes , ce qui nous a permis de trouver des petits endroits vraiment top et sauvages.
Vous avez du remarquer nous sommes souvent couverts. Non ce n’est pas qu’une question de froid, mais une protection contre nos plus gros ennemis : les moustiques😣😫😤 (voir rubrique des champs marécageux).
Autre danger : les tiques. Malheureusement, Jacques en a hébergée une. On avait bien la pince spéciale pour les retirer, alors on espère qu’il n’y aura pas de suite, comme la maladie de Lime, car c’est une vrai galère qui dure toute la vie. Bon, on croise les doigts et on surveille l’évolution. 🤞
Pas de filtre pour la photo qui suit. L’appareil photo travaille tout seul et nous, on attend.. jusqu’à environ 22h et on admire, régalez vous
Oh Jacques à repéré quelque chose..
bien sûr des myrtilles pour compléter notre petit déjeuner
Allez, il est temps de gagner la capitale et de récupérer nos passeports qui sont arrivés et que Merike (Présidente de l’alliance Française de Tallinn) à bien voulu recevoir à son domicile.
Quelle pêche, Merike va nous consacrer cette journée et nous faire visiter sa ville avec tous les témoignages qui donnent du corps à ce que nous voyons
L’église musée st Nicolas,
L’église st esprit, le parc du mémorial des Maarjamae érigé en mémoire aux victimes du communisme, estoniens ayant subi la terreur soviétique.
puis l’esplanade des chants de Tallinn d’où à demarré en 1988 la « révolution chantante » contre le pouvoir soviétique . Il s’y déroule une gigantesque fête tous les 5 ans, nous sommes arrivés juste après..
style baroque avec des tableaux et collections d’art étranger.
..avant de regagner notre auberge de jeunesse
Dont nous avons un peu décoré la chambre
Petite visite du château le lendemain, aussi musée retraçant l’histoire grandiose de ce lieu
Puis un après midi sur internet pour la résa du transsiberien (merci à Natalia pour son aide précieuse , à distance et au téléphone, car les sites Russes ne sont pas évidents à maîtriser, même avec les traductions. Petite Info : les sites « tutu.ru » ou tutu travel sont les sites utilisés par les Russes.
Et petit nettoyage-révision des vélos pour Jacques, le mécano.
Nous avons également Rencontré un autre cycliste avec qui nous avons passé une soirée.. Quel bonheur toutes ces rencontres à l’improviste
Un moulin, oui bon ça se voit, d’accord
C’est un peu triste parfois tous ces bâtiments d’habitation et encore, ici ils sont occupés mais il y a aussi beaucoup d’ habitations ou batiments agricoles abandonnés…
Heureusement, il y a aussi de très belles maisons
comme celle-ci, tout en rondins de bois

Parfois petite piste sable et montée… Ben oui, faut pousser, hop hop hop !
Voila, nous arrivons maintenant à l’extrêmitė Nord-Est de l’Estonie et de l’Union Européenne. Nous ne pouvons plus avancer, un fleuve nous arrête, de l’ autre côte c’est la Russie.
Nous descendons le long de ce fleuve qui sert de frontière. Des bouées rouges en dessinent les limites au milieu.
De nombreux mémoriaux, cimetière, stelles, le long du fleuve nous rappellent que ce lieu a été le théâtre de féroces combats.
Dernière ville « Narva » avant de passer la frontière. Il fait froid et gris, et la ville est un peu triste également. Des blocs d’immeubles abîmés, des immenses centres commerciaux,
notre auberge est aussi un peu étrange, très peu de lumière…
Étrange ambiance, on ne voit personne.
******
Bravo et merci au peuple Estonien qui, malgré un passé très tourmenté, un climat un peu rude, nous ont accueillis partout avec un grand sourire. Encore ce matin, nous étions sur le trottoir à la recherche d’une épicerie ; un couple s ‘arrête et nous demande « vous avez besoin d’aide? » très gentillement ils nous indiquent ce que nous cherchions. Nous les croisons un peu plus tard et il s’en suit de grands signes d’au revoir entre nous. Mais aussi les nombreux encouragements comme ça 👍que nous avons reçu des motards, des automobilistes, des gens que nous croisons.
Autre chose remarquable : leur conduite automobile exemplaire.🤗 Inutile de regarder aux passages piétons, ils s’arrêtent avant même que nous soyons arrivés.
Même si l’on ressent de la difficulté pour ce pays, de gros efforts sont fait pour l’entretenir. Il est très propre, pas d’ordure le long des routes etc….
Il se dégage de ce pays quelque chose de difficilement qualifiable. Les gens semblent calmes, tranquilles. Encore bravo nous recommandons de venir découvrir cet agréable pays : A pied ,à cheval ,à vélo ,en bateau..peu importe et surtout sur la partie ouest du pays.
●○●○●○●○●○●○●○●○□○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○○●○●○●○●○●○●○●
Voilà, la partie Européenne 2019 de notre périple s’achève.
Allez, quelques chiffres sur ces 87 jours passés en Europe.
4 913 Km parcourus
355 Heures de vélo (aïe, ouille)
13,66 moyenne générale… Moui, ça veut pas dire grand chose
25 176 m De dénivelé positif
64,73 Pour notre vitesse max
Nous avons totalisé :
32 Nuits en camping
20 Nuits de bivouac
14 Nuits chez l’habitant, don’t 7 par l’intermediaire du réseau « warmshowers »
22 nuits en Hôtel ou Auberge de jeunesse ou Guesthouse
Bye, bye les amis ! Quant aux prochaines mises à jour ou envoi de news par le blog, il faudra attendre fin août…😕 Alors, bonnes vacances à ceux qui ne sont pas encore partis .. 🌴⛱️😀 Et à très bientôt !